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Description
Le littoral méditerranéen marocain, et particulièrement la baie d’Al Hoceima, est soumis à une pression croissante résultant de l’interaction entre processus naturels (houle, élévation du niveau marin, déficit sédimentaire) et activités humaines (urbanisation, infrastructures touristiques, artificialisation des corniches). Cette étude propose une analyse diachronique de l’évolution du trait de côte d’Al Hoceima couvrant les années 1984, 2004 et 2024, en mobilisant des images satellitaires Landsat et l’outil DSAS (Digital Shoreline Analysis System) intégré à un SIG.
L’investigation porte sur quatre sites représentatifs : la plage de Quimado, la plage de Matadero, la plage de Calabonita et la corniche de Sabadia. Les lignes de côte ont été extraites à l’aide d’indices spectraux et de photointerprétation, puis soumises à une analyse quantitative via les indicateurs End Point Rate (EPR) et Linear Regression Rate (LRR).
Ces dynamiques traduisent une régression cumulative du rivage sur quatre décennies, révélant la fragilité des petites plages urbaines et des corniches artificialisées. Ces résultats doivent être replacés dans le cadre institutionnel marocain, où la loi 81-12 relative au littoral (2015), le Plan National du Littoral (PNL, 2022) et les Schémas Régionaux du Littoral (SRL) visent à renforcer la gestion intégrée de ces espaces sensibles.
En conclusion, cette recherche souligne l’urgence d’intégrer la problématique de l’érosion côtière dans les documents de planification urbaine et territoriale, et de promouvoir une gestion intégrée du littoral (GIZC), associant suivi régulier, rechargement sédimentaire et solutions fondées sur la nature, afin d’assurer la durabilité des plages d’Al Hoceima.
Mots-clés : Al Hoceima, trait de côte, érosion, DSAS, urbanisation, Méditerranée, GIZC