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Description
La ville d’Essaouira, située sur la côte atlantique marocaine, est particulièrement exposée à un phénomène d’ensablement croissant, conséquence de l’interaction entre des facteurs naturels et anthropiques. Les vents alizés, forts et réguliers, constituent le principal vecteur de transport et de mobilisation des sables provenant des zones dunaires littorales et continentales. Ce processus est aggravé par la dégradation des couverts végétaux liée à la surexploitation des ressources, au surpâturage et à l’urbanisation non planifiée. Dans ce contexte, la végétation autochtone et la forêt urbaine jouent un rôle central dans la régulation et l’atténuation de l’ensablement.
La végétation native, comprenant notamment l’arganier (Argania spinosa), le thuya (Tetraclinis articulata) et diverses espèces psammophiles adaptées aux milieux dunaires, agit comme une barrière naturelle en fixant les sols meubles, en stabilisant les dunes et en réduisant la vitesse du vent au niveau du sol. Parallèlement, la forêt urbaine implantée autour de la ville constitue un rempart stratégique limitant l’avancée des sables vers les zones urbanisées et agricoles. Ces formations végétales ne se contentent pas de protéger les infrastructures, elles contribuent également au maintien de la biodiversité locale, à la régulation microclimatique et à la préservation des services écosystémiques essentiels.
L’étude de ce rôle, à travers une approche intégrant l’observation de terrain, l’analyse spatiale et la prise en compte des dynamiques éoliennes, met en évidence l’importance cruciale de la conservation et de la restauration de ces couverts végétaux. Leur renforcement constitue un levier incontournable pour élaborer des stratégies durables de lutte contre l’ensablement dans le contexte climatique et socio-économique d’Essaouira.