Oct 16 – 18, 2025
Africa/Casablanca timezone
CLIMATE SOLUTIONS FOR A SUSTAINABLE FUTURE

Intégration des éléments non humains dans la gouvernance territoriale: Levier de la résilience environnementale et de la protection des écosystèmes écologiques dans la région de Dakhla Oued Eddahab

Oct 17, 2025, 3:20 PM
10m
In-person oral presentation Territorial Resilience and Nature-based Solutions Session 14 : Territorial Resilience and Nature-based Solutions (French)

Speaker

Hicham RAFIK (Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales, Université Cadi Ayyad, Marrakech, Maroc)

Description

Véritable concept multidimensionnel, la gouvernance territoriale, se situe désormais au cœur des réflexions contemporaines sur la gestion des territoires et le développement durable. Ne se limitant plus à une organisation verticale des pouvoirs entre les différents niveaux de décision, la gouvernance territoriale embrasse une approche collaborative, impliquant une diversité d’acteurs territoriaux (publics, privés, et associatifs) dans la définition, la mise en œuvre, et le suivi des stratégies de développement durable. Cette approche repose sur la coordination, la concertation entre ces acteurs, ainsi que sur l’adaptation aux spécificités des territoires, en prenant en compte leurs atouts, leurs contraintes, et leurs potentialités. Dans ce sens, la gouvernance territoriale au Maroc a connu une transition majeure avec l'adoption de réformes (liées essentiellement à l’adoption de la décentralisation et de la régionalisation avancée) marquant un changement significatif dans la gestion des affaires publiques au niveau local. L’adoption de la régionalisation avancée au Maroc favorise l’émergence d’une gouvernance territoriale participative, démocratique, et se positionne comme le cadre conceptuel et opérationnel pour repenser la coordination entre les différentes sphères de décision dans le processus de développement territorial (Bouzoubaa, 2009). Toutefois, la gouvernance territoriale demeure le plus souvent centrée sur les interactions entre acteurs humains, négligeant de ce fait l’importance des éléments non humains dans la poursuite des objectifs du développement durable, et dans la préservation des écosystèmes écologiques. Au Maroc, malgré l’existence de cadre réglementaire et d’initiatives territoriales à même d’optimiser la gestion des ressources naturelles et de faire face aux défis environnementaux, l’intégration des éléments non humains (zone humides, écosystèmes marins, cours d’eau…..) dans le dispositif de gouvernance territoriale reste limitée. Partant de là, il parait judicieux d’explorer des mécanismes innovants de gouvernance territoriale qui, en sus des acteurs humains (collectivités territoriales, services administratifs déconcentrés, secteur privé, composantes de la société civile, et population), intègrent également les éléments non humains dans la poursuite des objectifs de développement territorial durable, dans la promotion de la résilience des territoires, et dans la gestion des phénomènes environnementaux. A cet effet, ce travail de recherche aspire à étudier la contribution de la gouvernance territoriale, qui intègre éléments humains et non humains, dans l’instauration d’une gestion durable et résiliente des ressources naturelles, et dans la préservation des écosystèmes écologiques dans la région de Dakhla Oued Eddahab. Le choix de la région de Dakhla Oued Eddahab, pour mener ce travail de recherche trouve son explication dans la richesse de son patrimoine naturel, sa biodiversité unique, et sa capacité d’offrir un terrain fertile pour réfléchir sur les mécanismes de mise en place d’une gouvernance territoriale alliant éléments humains et non humains, particulièrement dans un contexte marqué par la dégradation des écosystèmes écologiques et par l’exploitation accrue des ressources naturelles. L’objectif du présent travail de recherche nous amène à formuler la problématique de recherche suivante: Dans quelle mesure l’intégration des éléments non humains dans les mécanismes de gouvernance territoriale peut-elle contribuer à la résilience environnementale, et à la protection des écosystèmes écologiques vulnérables, dans la région de Dakhla Oued Eddahab?
Cette problématique soulève plusieurs interrogations et invite à explorer plusieurs dimensions, notamment :
• Dimension conceptuelle et théorique:
o Comment les éléments non humains peuvent – ils être conceptualisés comme des acteurs dans le cadre de la gouvernance territoriale?
o Quels sont les fondements théoriques qui justifient la reconnaissance des éléments non-humains comme acteurs dans le cadre de la gouvernance territoriale ?
• Dimension opérationnelle :
o Comment la réglementation marocaine, en matière de gouvernance territoriale, permet – elle d’intégrer les éléments non humains dans la protection des écosystèmes écologiques et la promotion de la gestion durable et résiliente des ressources naturelles ?
• Dimension empirique :
o Quels mécanismes institutionnels et participatifs à mettre en place pour intégrer les éléments non humains dans le processus de gouvernance territoriale en matière de protection des écosystèmes écologiques et de gestion durable des ressources naturelles?
o Quels pourraient être les effets de cette intégration sur la protection des écosystèmes écologiques vulnérables et sur la durabilité et la résilience des ressources naturelles dans un territoire (particulièrement dans notre champ d’étude, la région de Dakhla Oued Eddahab).
La méthode d’analyse que nous adoptons est celle qualitative exploratoire, fondée sur la méthode de l’étude de cas. Ce choix méthodologique trouve sa justification dans le fait que la démarche qualitative est celle qui s’adapte le mieux, en raison de sa capacité à offrir une compréhension approfondie et contextuelle des mécanismes d’intégration des éléments non humains dans la gouvernance territoriale, et dans la poursuite des objectifs de résilience écologique. Aussi, la méthode d’analyse qualitative, fondée sur la triangulation méthodologique combinant l’analyse documentaire, les entretiens semi-structurés, et l’étude de cas, nous permet d'explorer les dynamiques, et les interactions complexes entre acteurs humains et éléments non humains, dans la protection des écosystèmes écologiques, et dans la résilience des ressources naturelles.
Les résultats attendus de l’analyse de la problématique de recherche considérée se rapportent aux apports de l’intégration des éléments non humains dans la gouvernance territoriale, en matière de résilience environnementale, de protection des écosystèmes écologiques, et de préservation des ressources naturelles. Ces résultats portent sur l’identification et l’élaboration d’une cartographie des écosystèmes écologiques vulnérables, et des ressources naturelles critiques dans la région de Dakhla Oued Eddahab. Ils portent également sur la compréhension des mécanismes d’intégration des éléments non humains dans la gouvernance territoriale, ainsi que sur la contribution de cette intégration dans la protection des écosystèmes écologiques vulnérables, et dans l’atteinte de la durabilité et de la résilience des ressources naturelles dans la région. Enfin, les résultats attendus de ce travail de recherche aspirent à mettre en évidence la contribution de l’intégration des éléments non humains dans la gouvernance écologique territoriale, d’une part dans l’amélioration des politiques publiques (à travers l’intégration des contraintes environnementales), et d’autre part dans l’alignement des stratégies territoriales avec les objectifs de développement durable.

Primary author

Mr Mouad RAFIK (Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales, Université Cadi Ayyad, Marrakech, Maroc)

Co-authors

Mrs Ghita LEKHAILA (Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales, Université Cadi Ayyad, Marrakech, Maroc) Hicham RAFIK (Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales, Université Cadi Ayyad, Marrakech, Maroc)

Presentation materials