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Description
Dans un contexte marqué par la crise climatique, les pressions réglementaires croissantes et l’évolution des attentes sociétales, les entreprises sont amenées à revoir leurs modèles économiques traditionnels, historiquement fondés sur une logique de croissance illimitée et d’exploitation intensive des ressources. Ces modèles montrent aujourd’hui leurs limites face à l’épuisement des ressources, aux déséquilibres sociaux et aux urgences environnementales. Dès lors, la transition vers des modèles économiques durables devient une nécessité stratégique.
Le management de la qualité et la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) apparaissent comme deux leviers complémentaires de cette transformation. Loin d’être de simples dispositifs de conformité, ces démarches permettent aux entreprises de repositionner leur mission autour de la création de valeur durable, en intégrant les attentes de toutes les parties prenantes, conformément à la théorie de la dépendance aux ressources (Pfeffer et Salancik, 1978).
Le Lean Management, avec ses concepts de Muda, Mura et Muri, ainsi que les démarches des « 7 zéros » (zéro défaut, zéro stock, zéro pollution…), illustrent la capacité du management de la qualité à réduire les gaspillages et l’empreinte écologique. Les normes ISO 9001 et ISO 26000 élargissent cette vision en associant la satisfaction des clients à celle de l’ensemble des parties prenantes. Cela marque une transition vers une gouvernance plus participative, centrée sur la création de valeur partagée (Porter), à la croisée des objectifs économiques et sociaux.
La RSE, quant à elle, englobe les engagements volontaires des entreprises envers des pratiques responsables sur les plans social, environnemental et éthique. Elle transforme les principes qualitatifs en actions concrètes, mesurables et évaluables. L’intégration de la RSE dans la stratégie globale permet d’internaliser les externalités négatives et de répondre aux exigences réglementaires et sociétales, tout en renforçant la performance globale.
L’entrepreneuriat durable (Dean et McMullen, 2007) joue également un rôle clé dans cette dynamique de transformation. Il s’agit de concevoir des innovations rompant avec les logiques dominantes, en développant de nouveaux modèles économiques plus responsables : économie circulaire, économie de la fonctionnalité, commerce équitable ou encore approches « base of the pyramid ». Ces modèles permettent de réconcilier performance économique et impact social et environnemental.
L’alignement entre management de la qualité et RSE permet ainsi d’innover sur plusieurs composantes du modèle économique de l’entreprise, notamment la proposition de valeur, l’organisation interne et la chaîne de valeur. Cette synergie crée des conditions favorables à l’exploration de marchés émergents ou sous-exploités générateurs d’avantages concurrentiels durables.
Notre travail s’inscrit dans cette dynamique. Elle vise à explorer comment la complémentarité entre le management de la qualité et celui de la RSE peut catalyser la transition vers des modèles économiques durables.
