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Description
Le bassin versant de l’Oued Lakhdar, situé dans le Haut Atlas central, est marqué par une forte variabilité climatique influençant directement les dynamiques hydrologiques et les risques d’érosion hydrique. L’analyse des séries climatiques (1989–2023) issues de plusieurs stations météorologiques montre une tendance générale à la baisse des précipitations annuelles accompagnée d’une hausse progressive des températures moyennes, notamment au cours des deux dernières décennies. L’étude révèle une forte hétérogénéité spatiale des précipitations, avec des cumuls plus importants en amont du bassin. Les précipitations sont irrégulières, caractérisées par des épisodes intenses de courte durée, contribuant à un ruissellement accentué et à une perte de sol importante. Les températures, quant à elles, présentent une élévation notable, exacerbant l'évapotranspiration et réduisant l'humidité des sols. Cette dynamique climatique, conjuguée à la topographie montagneuse, à la fragilité géologique et à la pression anthropique (déboisement, agriculture extensive), a amplifié les risques d’érosion hydrique. L’intégration de données climatiques dans la modélisation RUSLE a permis de cartographier les zones à forte vulnérabilité à l’érosion, dont la superficie augmente d’année en année. Par ailleurs, les résultats de l'enquête menée dans trois communes du bassin (Tanante, Demnate et Tabant Ait Bougmmaz) confirment une perception locale d’un climat de plus en plus chaud et sec, affectant gravement les pratiques agricoles traditionnelles et l’économie de la population locale. Ces résultats appellent à des stratégies d’adaptation intégrée (terrasses, agroécologie, restauration des couverts végétaux) pour faire face aux risques croissants liés au changement climatique dans les zones de montagne.